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La Miron n°4

Par Olivier Petiteau

Sérigraphie
24x31cm
40 exemplaires

180 €

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On peut lire le parcours d’Olivier Petiteau comme une quête permanente de dessaisissement de la volonté créatrice, d’une soumission aux exigences fluctuantes d’une perpétuelle expérimentation dont l’objectif resterait incertain, en instabilité permanente. « Chaque œuvre est une voix différente qui tente de composer un discours à voix multiples » écrit-il. L’ensemble de sa production plastique ne serait donc qu’une immense partition contrapuntique dont la fin resterait une perpétuelle Unanswered question. Faut-il en conclure, pour autant, que tout ce travail est vain ?
Ce serait aussi une erreur de réduire ses travaux à des discours définitifs, structurés et univoques. Ils sont, comme toute bonne musique, élaborés, ouverts et polysémiques, visant non l’énoncé d’une vérité incontournable mais une fusion intimiste, personnelle et nécessairement subjective entre le créateur et le récepteur. Ils recourent à une immédiateté fugitive, non reproductible, mais cependant concrète, sensuelle et presque tactile. Les matériaux se donnent dans leur concrétude, ne subissent aucun travestissement et finissent par échapper à la volonté de leur créateur comme à celle du spectateur, un peu à la manière dont un thème musical peut être simultanément très présent dans sa structure générale et insaisissable dans son détail harmonique.
Olivier Petiteau se reconnaît volontiers musicien. Après des études de philosophie et notamment des travaux sur la musique, c’est par le biais de la construction de machines sonores qu’il entre dans le monde des arts plastiques. Il déclare : « dans un monde historiquement fondé sur le voir, le regard, l’œil, j’étais persuadé que pourtant mes oreilles avaient la prééminence, le son était ma porte d’entrée sur le monde. Je me suis mis à fabriquer des instruments de musique puis à les mécaniser. » Thomas Mann fait de la musique le domaine des démons. Mais de quel démon s’agit-il ? Très certainement du daïmon, génie familier inspirateur de Socrate, celui qui lui souffle ses réponses lorsqu’il s’exprime sur un sujet. Olivier Petiteau serait-il donc un de ces démiurges bienfaisants chers aux platoniciens, un de ces dieux ouvriers qui tirent les ficelles du monde traduisant leur pensée immatérielle en machine concrète ?